Comment rénover un logement classé F ou G pour continuer à louer en 2025

Interdiction de louer les passoires thermiques dès 2025 (classe G)

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Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne peuvent plus être mis en location. Prochaine étape : les logements classés F, qui seront interdits à leur tour en 2028, puis les E en 2034. Ces interdictions, issues de la loi Climat & Résilience, visent à accélérer la disparition des passoires thermiques et à réduire les émissions du parc immobilier français.

Pour les propriétaires bailleurs, la question est donc simple : faut-il vendre ou rénover ? La rénovation apparaît comme la solution la plus durable pour conserver la mise en location, valoriser son patrimoine et éviter une vacance forcée. L’isolation de son logement, le chauffage, la ventilation du logement… il existe des leviers concrets pour faire passer son logement en classe D ou mieux.

Dans ce guide, on vous explique quels travaux privilégier, quelles aides activer et comment anticiper dès aujourd’hui pour continuer à louer sans risque.

Comprendre le problème des logements F et G

Un logement est considéré comme une passoire thermique lorsqu’il présente une consommation énergétique excessive et de fortes émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, il s’agit des biens classés F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).

Ces logements se caractérisent par :

  • une consommation comprise entre 330 et 420 kWh/m²/an pour la classe F,
  • une consommation supérieure à 420 kWh/m²/an pour la classe G.

Au-delà des chiffres, les conséquences sont très concrètes : factures de chauffage disproportionnées, inconfort marqué en hiver comme en été, risques accrus d’humidité et surtout une dévalorisation du bien immobilier. Pour les propriétaires bailleurs, louer un tel logement expose désormais à des sanctions légales et à l’impossibilité de réviser le loyer.

Calendrier des interdictions

La loi Climat & Résilience a fixé un calendrier progressif pour retirer les passoires thermiques du marché locatif.

Tableau DPE
Classe énergétique Consommation (kWh/m²/an) Interdiction de location à partir de
G > 420 2025
F 331 à 420 2028
E 251 à 330 2034

Ces échéances laissent peu de temps aux propriétaires pour agir. Attendre revient à prendre le risque de voir son bien devenir invendable ou impossible à louer.

Identifier les travaux à réaliser

Étape 1 : DPE et audit énergétique

La première démarche consiste à vérifier la validité de votre Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Les DPE réalisés avant juillet 2021 ne sont plus acceptés pour une mise en location : un nouveau diagnostic est donc indispensable.

Depuis 2025, la réglementation impose en plus la réalisation d’un audit énergétique pour les logements classés F et G (et dès 2025 également pour les logements classés E en cas de vente). Contrairement au DPE, qui se limite à un état des lieux, l’audit propose plusieurs scénarios de rénovation, avec une estimation des coûts et des gains énergétiques. C’est un outil clé pour hiérarchiser les travaux et définir une feuille de route réaliste.

Étape 2 : Prioriser les interventions

L’amélioration d’un logement énergivore ne repose pas sur un simple « geste isolé ». Il faut combiner plusieurs leviers pour obtenir un véritable saut de classe énergétique. Les postes à traiter en priorité sont les suivants :

  • Isolation toiture et combles : premier gisement d’économies, jusqu’à 30 % des pertes thermiques évitées.
  • Isolation des murs et planchers bas : environ 25 % de pertes liées aux parois mal isolées.
  • Menuiseries performantes : remplacement des fenêtres simple vitrage par du double ou triple vitrage.
  • Chauffage bas-carbone : installation d’une pompe à chaleur (PAC) ou d’une chaudière biomasse pour réduire fortement les consommations.
  • Ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux : indispensable pour limiter les déperditions liées à l’aération et assurer une bonne qualité de l’air.

Repères chiffrés : gains, coûts et impact sur le DPE

Tableau Travaux Énergétiques
Travaux prioritaires Gain énergétique estimé Coût moyen* Gain de classe DPE
Isolation toiture / combles 20 à 30 % 4 000 – 8 000 € +1 à +2 classes
Isolation murs (intérieur/ITE) 20 à 25 % 8 000 – 20 000 € +1 à +2 classes
Remplacement des fenêtres 10 à 15 % 6 000 – 12 000 € +1 classe
Chauffage bas-carbone (PAC, biomasse) 30 à 50 % 10 000 – 18 000 € +1 à +3 classes
Ventilation VMC double flux 5 à 10 % 4 000 – 7 000 € +0,5 à +1 classe

*Sources : ADEME, France Rénov’, estimations marché 2025.

En combinant plusieurs de ces postes, il est possible de faire passer un logement G en D ou C, ce qui permet non seulement d’échapper à l’interdiction de louer mais aussi de valoriser le bien à la revente.

Aides financières pour rénover un logement F ou G

Rénover une passoire thermique peut représenter un investissement important, souvent compris entre 15 000 et 40 000 € selon l’ampleur des travaux. Pour alléger cette charge, plusieurs dispositifs nationaux et locaux existent en 2025.

Aides nationales

  • MaPrimeRénov’ : l’aide phare de l’État, versée par l’Anah.
    • Parcours accompagné : destiné aux rénovations globales avec un audit obligatoire et un suivi par un conseiller agréé. Le plafond par logement a été relevé à 18 750 € pour les copropriétés, avec des bonus pour les ménages modestes.
    • Parcours décarbonation : ciblé sur le remplacement des systèmes de chauffage polluants par des équipements bas-carbone (pompe à chaleur, chaudière biomasse…).
  • Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : primes financées par les fournisseurs d’énergie pour encourager l’isolation, le remplacement de chauffage ou la ventilation performante. Elles sont cumulables avec MaPrimeRénov’.
  • Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : permet d’emprunter jusqu’à 50 000 € sans intérêt, remboursables sur 20 ans. Accessible à tous les propriétaires, sans condition de ressources, pour financer des bouquets de travaux ou une rénovation globale.
  • TVA réduite à 5,5 % : applicable sur la main-d’œuvre et le matériel pour les travaux d’amélioration énergétique réalisés par un artisan certifié RGE.

Aides locales et copropriétés

En complément, de nombreuses collectivités locales (régions, départements, communes) proposent des subventions spécifiques : aides pour l’isolation des façades, primes pour les logements situés en zones rurales ou encore compléments aux dispositifs nationaux.

Dans le cas d’une copropriété, les règles sont plus complexes :

  • Les travaux collectifs (isolation des façades, changement de chaudière collective, VMC centralisée) nécessitent une décision votée en assemblée générale.
  • Des aides spécifiques comme MaPrimeRénov’ Copropriété existent, versées directement au syndicat de copropriété, avec parfois des primes individuelles pour les ménages modestes.

Anticiper est essentiel : plus les travaux sont planifiés tôt, plus il est facile d’obtenir un financement et de coordonner les interventions.

Stratégie de rénovation efficace

Penser global plutôt que par “monogestes”

Un changement de fenêtres ou de chaudière isolé peut sembler attractif à court terme mais il ne suffit généralement pas à faire sortir un logement de la catégorie F ou G.

La rénovation globale combinant isolation, chauffage et ventilation est bien plus performante. Elle permet :

  • un saut de plusieurs classes énergétiques, là où un geste isolé n’en rapporte souvent qu’une,
  • un confort durable (été comme hiver),
  • un accès aux aides financières renforcées (MaPrimeRénov’ parcours accompagné, CEE bonifiés, éco-PTZ maximal).

Un scénario type : isolation des combles et murs + remplacement d’une chaudière fioul par une pompe à chaleur + installation d’une VMC double flux. Résultat : jusqu’à –60 % sur la consommation d’énergie et un passage direct de G à C.

Cas particuliers

Toutes les passoires thermiques ne peuvent pas être rénovées de la même façon. La loi prévoit certaines dérogations :

  • Patrimoine protégé : monuments historiques ou biens classés dont les travaux altéreraient le caractère architectural.
  • Coût disproportionné : si les travaux dépassent 50 % de la valeur du bien, une exemption peut être demandée.
  • Risque structurel : si la rénovation met en péril le bâti, elle peut être écartée.

Ces cas restent minoritaires et nécessitent une expertise technique pour être validés.

Impact pour les baux en cours

L’interdiction ne s’applique pas immédiatement aux baux déjà signés. Un logement classé G loué en 2024 peut continuer à être occupé jusqu’à la fin du contrat. Mais au moment du renouvellement ou d’une nouvelle mise en location, la règle s’impose : sans rénovation, il sera interdit de relouer.

En pratique, attendre comporte un risque :

  • impossibilité de relouer après résiliation ou départ du locataire,
  • perte de valeur immédiate du bien sur le marché.

Mieux vaut donc anticiper et planifier les travaux avant d’être bloqué.

Valoriser son bien après rénovation

Avantages d’un meilleur DPE

Rénover un logement classé F ou G n’est pas seulement une contrainte réglementaire. C’est aussi une manière de générer de la valeur. Les bénéfices sont multiples :

  • Maintien en location : un bien rénové peut continuer à être loué après les échéances 2025 (classe G) et 2028 (classe F).
  • Revalorisation patrimoniale : selon les notaires, un logement dont la performance énergétique s’améliore peut gagner +5 % à +30 % de valeur à la revente, selon sa localisation.
  • Loyers attractifs et stables : un appartement mieux classé attire davantage de candidats, permettant de conserver un bon niveau de loyer tout en sécurisant le revenu.
  • Réduction du risque de vacance : moins de refus lors des visites et une mise en location plus rapide.

En somme, rénover, c’est non seulement éviter l’interdiction de louer mais aussi renforcer la compétitivité du bien sur le marché.

Outils pour anticiper

Pour préparer un projet de rénovation, la comparaison des scénarios avant/après DPE est essentielle : combien coûte le chantier, quel sera le gain en classes énergétiques et quel impact sur la rentabilité ?

Avec GoFlint et Flint-E, il est possible de :

  • simuler l’impact des travaux sur la performance énergétique et la valeur locative,
  • estimer la rentabilité réelle après rénovation,
  • identifier les quartiers porteurs, où la demande locative permet de sécuriser l’investissement.

Ces outils offrent une vision claire et chiffrée, idéale pour passer de la contrainte réglementaire à une opportunité de valorisation immobilière.

En résumé

L’interdiction progressive des logements classés F et G peut sembler une contrainte lourde pour les propriétaires. En réalité, c’est aussi une occasion unique de valoriser son patrimoine, de réduire ses risques locatifs et de répondre à une demande croissante pour des logements confortables et économes en énergie.

Agir tôt, c’est éviter l’interdiction de louer, profiter pleinement des aides financières disponibles et anticiper la hausse des coûts et délais liés aux travaux.

Les questions fréquentes

Est-il possible de louer un appartement classé F ?

En 2025, un logement classé F peut encore être loué mais il est déjà gelé sur le plan locatif : aucune augmentation de loyer n’est possible lors du renouvellement ou de la remise en location.

À partir de 2028, tous les logements classés F seront considérés comme indécents et donc interdits à la location. Les propriétaires ont donc quelques années pour entreprendre les travaux nécessaires.

Est-ce qu’un appartement classé F est interdit à la location ?

Pas encore mais le calendrier est fixé :

  • En 2025, interdiction totale pour les G.
  • En 2028, interdiction pour les F. Autrement dit, si votre logement est classé F, vous devez impérativement lancer une rénovation avant 2028, sous peine de ne plus pouvoir le louer ni renouveler de bail.

Est-il possible de louer un logement avec un DPE G ?

Non. Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G sont interdits à la mise en location.

Cela signifie qu’aucun nouveau bail ou renouvellement n’est autorisé. Seule exception : un bail signé avant cette date reste valable jusqu’à son terme mais il ne pourra pas être reconduit sans rénovation préalable.

Est-il possible de louer un logement ayant un DPE classé G ?

La réponse est la même : les logements G ne peuvent plus être mis en location en 2025. Les propriétaires doivent soit rénover, soit envisager une vente. Continuer à louer malgré l’interdiction expose à des sanctions légales et financières (réduction du loyer, condamnation à réaliser des travaux, voire dommages-intérêts).

Combien coûtent les rénovations pour passer de F/G à D ?

Le coût dépend de la taille du logement, de son état initial et des travaux choisis. À titre indicatif :

  • Appartement collectif : compter en moyenne 20 000 à 30 000 € pour passer de F/G à D, en combinant isolation, chauffage performant et ventilation.
  • Maison individuelle : budget plus élevé, souvent 35 000 à 50 000 €, car les surfaces à isoler sont plus importantes.

Ces montants peuvent sembler élevés mais ils sont largement amortis par les aides publiques (MaPrimeRénov’, CEE, éco-PTZ, TVA réduite) et par la valorisation du bien (+5 à +30 % à la revente).