Le marché immobilier en France a été confronté à une hausse des taux de crédit, entraînant une diminution significative des prêts accordés de 40,1%.
Bien que la hausse des taux ait ralenti en avril, avec un taux moyen de 3,15%, comparé à 3,19% pour l'accession dans le neuf et l'ancien, elle a tout de même augmenté de 20 pdb par mois depuis janvier. La revalorisation du taux d'usure a permis un ajustement plus rapide des taux de crédit, mais la hausse des taux s'est ralentie en avril, avec une augmentation de seulement 11 pdb, par rapport aux 23 pdb par mois observés au cours du premier trimestre.
La stabilisation relative de la profitabilité des nouveaux crédits a contribué à cette décélération, mais les prêts à 25 ans ont dépassé les 3,50% pour la moitié des emprunteurs et ont même dépassé les 4,00% pour une petite partie des emprunteurs les moins bien dotés en apport personnel. Bien que la profitabilité des nouveaux crédits semble stabilisée à un niveau bas, la marge des établissements de crédit ne s'est pas rétablie. La hausse du principal taux de refinancement de la BCE à 3,50% a affecté la production de crédits, malgré la mensualisation du taux d'usure.
La durée moyenne des prêts s'est stabilisée à 250 mois (20 ans et 10 mois) en avril 2023, bien que l'allongement des durées ne permette plus d'éviter une baisse rapide de la production de crédits. L'augmentation des taux rend l'utilisation de l'allongement des durées de plus en plus difficile pour contenir les taux d'effort des emprunteurs. En conséquence, la production a continué de baisser à fin avril 2023, avec une chute de la production de 39,7% mesurée en niveau trimestriel glissant (glissement annuel) et de 40,1% pour le nombre de prêts. Cette chute est sans précédent et n'épargne aucun des secteurs de l'immobilier résidentiel.
Le resserrement de l'accès au crédit et la contraction de l'offre bancaire ont pesé sur une demande fragilisée par les pertes de pouvoir d'achat et la remontée des taux de crédit immobilier. L'accès au marché devient de plus en plus difficile, aussi bien pour les emprunteurs modestes faiblement dotés en apport personnel que pour les ménages plus aisés ne pouvant plus disposer d'un apport suffisant au regard des prix pratiqués dans nombre de grandes agglomérations. Depuis fin 2019, la recommandation du HCSF impose un supplément d'apport représentant près de 8 mois de revenus pour un emprunteur disposant de moins de 3 SMIC et d'1,5 mois pour un emprunteur avec 5 SMIC et plus. Cette situation rend l'accès au crédit plus compliqué pour tous.